Il y avait quatre quadrilles au moins, douze au plus, distinguées par des costumes et des couleurs. Devenu masculin, le mot quadrille fut appliqué à tout groupe de quatre danseurs et quatre danseuses, se distinguant aussi des autres groupes par un costume particulier. Par la suite il a désigné un nombre pair de couples qui exécutent une contredanse, et l’air de la contredanse elle-même.

L’histoire du quadrille est curieuse et peu de danses ont subi autant de changements. La première contredanse est celle que décrit l’ouvrage de Feuillet en 1700; c’était un pas de deux composé par Précourt, se dansant sur une musique de gigue dans la mesure six-quatre. Bientôt le nom fut appliqué à des danses d’ensemble comme celles des ballets. L’étymologie est douteuse; on a dit que contredanse venait de country dance, étant une danse importée vers 1710 par un maître anglais; le caractère primitif aurait été celui d’une danse pastorale, auquel répondent encore les noms des principales figures : l’été, la poule, la pastourelle et même le pantalon. 

A l’origine, il y eut un très grand nombre d’airs, mais on se mit d’accord pour en restreindre le nombre comme celui des figures et n’en conserver que six. On exécuta alors les contredanses, groupés en quadrilles, et les deux noms devinrent synonymes, quadrille finissant par signifier une sonate de cinq morceaux; ceux que l’on préférait finirent par exclure tous les autres et les quadrilles furent tous exécutés sur des airs de contredanse. Des tentatives ont été faites cependant pour séparer de nouveau le quadrille et la contredanse, notamment par Strauss.